– JE SUIS UN LEADER ! –
Aujourd’hui c’est le dernier jour de création des Rencontres Chorégraphiques de Saint-Germain-en Laye !!
Et franchement, je suis fière de moi. Fière de mon travail. Je me suis découvert des capacités que je n’avais pas conscience d’avoir développées.
Fière de mon assistant : le Doud’ , qui est sorti de sa zone de confort cette semaine.
Fière de l’équipe qui a travaillé sur le projet : une super directrice et son adjointe qui m’ont accordé leur confiance. Un technicien sympa, très à l’écoute. Et un photographe ultra efficace, présent et discret à la fois, et qui sait mettre à l’aise.
Petit rappel : j’ai été missionnée pour chorégraphier un spectacle de 30 minutes, en 6 jours de création (c’est ultra court), avec 37 danseurs amateurs, de 11 à 40 ans, pratiquant différents styles de danse: hip hop, jazz, contemporain et classique.
CHALLENGE !!!
Le spectacle aura lieu le 23 avril 2017.
La semaine de création a été intense. Et donc aujourd’hui c’est le dernier jour, et j’ai déjà une pointe de nostalgie.
C’est passé vite !
Et c’est passé crème !
Ça a été fluide depuis le début !! Enfin… il reste encore aujourd’hui mais bon…. Je n’ai aucun doute sur le déroulement de cette dernière journée. On est trop “en mode” !!
Ce matin, je me demandais ce qui avait fait que ça avait bien fonctionné, et ce que j’avais découvert cette semaine, sur le rôle de “LEADER” et sur la relation qu’il crée avec les personnes qui le suivent.
Un chorégraphe, c’est un leader !!
ALORS QU’EST-CE QU’UN BON LEADER SELON MOI ?
J’arrive sur ce projet, présentée comme une super danseuse/chorégraphe professionnelle, en tournée dans toute la France actuellement.
Tout ça est vrai !! 😉
Mais ça, ce n’est pas moi, du moins pas totalement. Ça va bien au-delà. Cette présentation, c’est ce que je fais. Mais avant tout je suis moi, Christine, jeune femme de 32 ans, humaine comme tout le monde.
Sauf qu’en me présentant uniquement comme LA danseuse avec qui les danseurs (sous-entendu “amateurs”) auront l’honneur de travailler, dans une autre réalité, ça aurait pu instaurer, pour toute la durée du projet, un déséquilibre !!
Quelque chose du genre :
Du côté des danseurs : Admiration, peur d’être jugés, peur de se tromper, envie de bien faire devant moi, envie de m’impressionner, position où ils se sentent en dessous, n’ont pas leur mot à dire, doivent simplement m’écouter et faire ce que je dis.
De mon côté : j’arrive en terrain conquis, je suis la boss, ils doivent répondre à mes exigences de chorégraphe, n’ont pas leur mot à dire, c’est moi qui décide. Je suis au-dessus !
CE N’EST ABSOLUMENT PAS MA RÉALITÉ !!
Dès le début, j’ai montré qu’avant d’être danseuse pro blablabla, avant toute cette façade, il y a qui je suis au fond. Une femme de 32 ans, une personne comme eux, un humain !
Et franchement on a tous des compétences que d’autres n’ont pas !! Certes, cette semaine, j’ai utilisé mon expérience professionnelle, mais j’ai travaillé avec des humains avant de travailler avec des danseurs.
Alors, J’AI REMIS LES COMPTEURS À ZÉRO, et c’est passé par des actions concrètes, comme des actions plus subtiles.
Voici ce que j’ai fait :
-JE SUIS RESTÉE MOI-MÊME.
Je n’ai pas joué un rôle. Authenticité et naturel. C’est la base.
– J’AI RETENU 37 PRENOMS LE PLUS VITE POSSIBLE.
Ça m’a pris 3 jours. Si eux connaissent mon prénom, même s’ils n’en avaient qu’un à retenir, je suis censée connaître leurs prénoms. C’est de la considération, de la reconnaissance.
Ce n’est pas un groupe, ce sont des individus qui travaillent ensemble. Chacun existe, chacun a sa place, chacun est important. Et si l’un est absent, alors c’est toute la dynamique qui est changée.
– J’AI INSTAURÉ UN CONTRAT (À L’ORAL).
C’est mon contrat des 3 énergies : Humour, Engagement, Bienveillance (envers les autres et envers soi).
Si chacun est OK avec ce contrat, chacun est responsable de son implication dans notre collaboration. Je ne suis pas en charge de tout !! Ce n’est pas à moi de tirer le groupe vers le haut.
Il est de la responsabilité de chacun de se tirer soi, et de soutenir l’autre.
– J’AI DÉLÉGUÉ. J’AI DONNÉ DES RESPONSABILITÉS.
J’ai le lead, mais ça ne veut pas dire que les autres ne peuvent pas prendre de décisions.
– JE LES AI QUESTIONNÉS. J’AI ÉCOUTÉ.
Mon rôle c’est aussi de mener une équipe. Pour moi, ça passe par le bien-être de tous. Et l’engagement passe par l’envie. Ainsi, je leur ai demandé fréquemment s’ils aimaient ce qu’ils faisaient, s’ils avaient des questions.
Si certains n’aimaient pas, nous en discutions, négocions, trouvions un juste milieu entre leurs besoins, les miens et ceux de la création.
C’est important de se sentir libre de communiquer avec son leader, de dire quand ça va et quand ça ne va pas.
– J’AI MIS MON ÉGO DE CÔTÉ ET JE LEUR AI DEMANDÉ DE FAIRE PAREIL.
L’heure est à la création. Si une idée convient, on la garde, sinon, on la jette. Il n’y a rien de perso là-dedans, c’est juste pour servir le spectacle.
– JE LES AI CHALLENGÉS.
Sans les brusquer, et toujours si c’était OK pour eux, je les ai sortis de leur zone de confort. Je leur ai fait confiance et je les ai accompagnés dans ces challenges.
– J’AI COMMUNIQUÉ.
Je ne suis pas Wonderwoman, alors il m’arrive aussi d’être fatiguée, saoulée, impatiente, agacée… J’ai communiqué sur mes états. D’abord pour leur rappeler que ce n’était pas contre eux mais c’est aussi ce qui m’a permis de faire des demandes.
En parlant de ça…
-J’AI FAIT DES DEMANDES.
J’ai demandé clairement ce dont j’avais besoin : calme, concentration, connection entre eux…
– ON A RI.
De moi, d’eux, de tout ! Ce qu’on fait est sérieux, c’est puissant, mais on n’est pas obligé de se prendre au sérieux.
– J’AI PRIS DES DÉCISIONS.
En faisant en sorte qu’elles correspondent le plus au groupe et au projet.
– J’AI BOSSÉ.
Si eux travaillent, s’investissent, je dois m’investir. Autant et même plus. Ils ne bossent pas pour moi, on bosse ensemble, pour un projet commun.
Et last but not least…
– JE ME SUIS MISE À PARITÉ.
Ni au-dessus, ni au-dessous. D’égal à égal. Chacun a des compétences qui servent le projet. Chacun a une place et doit la trouver pour révéler au mieux son potentiel. Et chacun est responsable de ce qu’il met dans la relation. Qu’elle soit pro ou perso d’ailleurs.
Être à parité permet de COmmuniquer, COllaborer, CO-créer, de se CO-développer.
Quand je pense à la PARITÉ, j’ai toujours cette phrase qui me revient en tête, c’est mon leitmotiv !!
LA VALEUR DE L’AUTRE N’ENLÈVE RIEN À MA VALEUR ET MA VALEUR N’ENLÈVE RIEN À CELLE DE L’AUTRE !
BIM !!!!
J’ai tellement appris sur cette expérience grâce à eux, grâce à moi, grâce à nous !
Je remercie tous les acteurs de ce projet sincèrement et profondément.
Pour finir je dirai que le plus important a été de mettre mon focus sur le processus et non pas sur le résultat.
Chaque chose en son temps !!
Être un leader ce sont des actions à mettre en place, un objectif à atteindre, et c’est surtout une posture !!
Comme d’habitude, j’écris ce post dans le flow donc il y a certainement des choses auxquelles je n’ai pas pensé.
Tu peux compléter ma liste dans les commentaires si tu veux…
C’est quoi pour toi un bon leader ? Quel leader es-tu ?
Christine R.
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